Proposer Internet en bibliothèque
Proposer Internet en bibliothèque
Proposer Internet en bibliothèque
Comment proposer Internet en bibliothèque ?
« Afin de garantir aux citoyens l’exercice de leurs droits fondamentaux à l’information, à la formation et à la culture, les bibliothèques leur donnent accès gratuitement à un internet sécurisé, fiable et continu, dans les meilleures conditions techniques possibles. Les bibliothèques ne doivent pas mettre en place de restrictions ou de contraintes à l’accès Internet autres que ce que prévoit la loi, que ce soit en termes d’identification des usagers, de restrictions de la bande passante ou de filtrage des contenus. S’il existe des contraintes techniques, le citoyen doit en être explicitement informé afin qu’il puisse le cas échéant les contester auprès de l’autorité. Lors de leur consultation d’Internet à la bibliothèque, les citoyens doivent avoir la garantie que leur droit à la vie privée est respecté et qu’aucune donnée personnelle les concernant n’est collectée, ni transmise à des tiers en dehors des cas explicitement prévus par la loi. »
Article 6 de la Charte du droit fondamental des citoyens à accéder à l’information et aux savoirs par les bibliothèques (Association des bibliothécaires de France, juillet 2018)
Il n’existe pas de modèle type de ce que devrait faire les bibliothèques en matière d’accès à Internet.
Toutefois, afin de définir les objectifs de la bibliothèque, il est nécessaire de se poser ces questions utiles :
• Quels sont les publics ciblés ?
• Quels matériels mettre à disposition ? Ordinateur(s) ? Tablette(s) ?
• L’accès se fera-t-il sur réservation ? Pour une durée limitée ?
• Un service d’impression sera-t-il proposé ? Dans quelles conditions ?
• La bibliothèque proposera-t-elle l’accès au wifi ? Avec un mot de passe unique ? Avec un logiciel permettant de générer des identifiants provisoires ?
Pour ces questions techniques, tournez-vous vers votre collectivité.
• Quel temps l’équipe peut-elle consacrer à la médiation ?
• La bibliothèque proposera-t-elle des séances d'initiation à Internet ?
• Existe-t-il des structures avec lesquelles monter des partenariats (Maison France Services, associations…) ?
• Quelles sont les compétences dans l’équipe de la bibliothèque ? Quels sont les besoins en formation ?
Afin de proposer un accès libre en accord avec la loi, consultez notre rubrique sur la législation en vigueur.
Définir une charte d’utilisation :
Il est indispensable de rédiger une charte d’utilisation précisant les usages autorisés ou non au sein de la bibliothèque. Elle doit être signée par votre tutelle et le règlement intérieur doit y faire référence.
Cette charte devant être adaptée à chaque structure, il n’existe pas de modèle prêt à remplir ; toutefois, voici quelques exemples utiles :
Charte de la BD de la Loire
Charte de la BPI
Filtrer l’accès :
Un logiciel de filtrage permet de restreindre les contenus accessibles pour assurer la protection des enfants ou pour empêcher un adulte d’accéder à du contenu illégal. Votre fournisseur d’accès à Internet propose au minimum un système de contrôle parental.
Le principal inconvénient de ce type d’outil est qu’en filtrant les contenus illicites, on risque de filtrer également des contenus utiles et pertinents.
La plupart des bibliothécaires sont conscients de cette contradiction profonde entre l'esprit de leur métier et son exercice. Si l’usage de logiciel de filtrage assure une sécurité supplémentaire et semble protéger les bibliothèques en cas de litige, l'opinion des professionnels pencherait plutôt vers une ouverture des accès et des usages pour garantir un accès libre à l'information.
Dans tous les cas, si vous constatez un usage illégal d’Internet dans votre structure, il est nécessaire d’intervenir.
Valoriser les logiciels libres :
Les logiciels libres peuvent être utilisés, modifiés et dupliqués librement et le plus souvent gratuitement.
En proposant des logiciels libres et gratuits, on permet à l’usager de se familiariser avec des outils qu’il pourra ensuite installer sur son propre matériel sans coût supplémentaire.
C’est également l’occasion de faire connaître des pratiques plus éthiques, éloignées des pratiques commerciales.
Proposer des sélections de favoris :
Que ce soient des liens pour effectuer des démarches administratives ou des liens vers des contenus culturels de qualité, proposer des favoris ou une « sitothèque » est une première façon de faire de la médiation numérique. Veillez toutefois à vérifier régulièrement la validité des liens.
Proposer des ateliers informatiques :
Fournir un simple accès est souvent insuffisant pour répondre aux besoins des usagers (plus de 20% des Français déclarent rencontrer des difficultés avec les outils numériques). Comment se positionner face à l’enjeu de l’inclusion numérique ?
De nombreuses bibliothèques proposent des ateliers d’initiation à l’informatique en groupe ou individuels.
Accompagner les démarches administratives en ligne (e-administration) :
D’un point de vue juridique, les bibliothécaires ne sont pas habilitées à remplir les documents administratifs à la place des usagers. Mais dans les faits, les demandes d’aide sont de plus en plus nombreuses et les bibliothécaires sont souvent démuni.e.s.
Si la bibliothèque est particulièrement sollicitée dans ce domaine et qu’il n’existe pas à proximité d’autre service de ce type, des mutualisations avec des services publics ou parapublics peuvent être étudiés avec la collectivité (label Maison France Services, agrément centre social CAF, point d’accès au droit du Ministère de la Justice, Pôle emploi…).