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Trois jours au jardin
Estampe
Edité par Galerie Dilecta. Paris - 2017
Martine Aballéa est une figure inclassable dont la pratique artistique polymorphe, initiée en 1975, est composée de multiples (cartes postales, livres d'artistes, affiches...), objets et installations, donnent vie à des lieux imaginaires, des intrigues mystérieuses ou des récits proches du conte. Son travail articule finement le texte à l'image photographique reprise, retouchée, colorisée sans naturalisme, et par ces seuls biais propose de grands voyages de l'esprit : Martine Aballéa promène les spectateurs et spectatrices de son oeuvre. Elle met en place une forme de décor où se crée la fiction.Dès le début de sa pratique, elle développe une prédilection pour la création d'établissements imaginaires comme L'Hôtel passager qui trouve une véritable incarnation physique au musée d'Art moderne de la Ville de Paris en 1999. L'hôtel, la chambre ou le salon sont des motifs récurrents, pour leur potentiel fictionnel, espace d'une intimité en transit.
« Trois jours au jardin » se présente d’une certaine manière comme le contrepied de « Trois jours en ville », ce que l’analogie dans la formation du titre suggère. On y retrouve ainsi l'image de la nature et des décors chers à l’artiste : ils habitent ses photographies, rehaussées de ponctuations colorées, donnant naissance à une surréalité onirique, douce-amère. Il faut être attentif au moindre détail dans son œuvre : jolies images ou visions anodines sont rarement ce qu'elles prétendent. De cette façon, on retrouve l’idée de paysages emplis de solitude. Mais cette fois, la solitude est empreinte de sérénité. Du jardin de Martine Aballéa émane une atmosphère quasiment féérique.
(sources : Galerie Dilecta, Hanna Alkema pour AWARE - Archives of Women Artists Research & Exhibitions. 2019)
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