Poisson sans queue ni tête : contre-épreuve / Noël Dolla

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Poisson sans queue ni tête : contre-épreuve / Noël Dolla

Estampe

Au centre de cette estampe à la surface par ailleurs totalement blanche, est représenté un poisson, légèrement décalé vers la gauche, de manière très simplifiée. Il ne s'agit en effet que d'un triangle dont le côté le plus long est légèrement courbé, et doté d'une bouche, d'un point pour figurer l'oeil, et de quelques cercles et traits pour les écailles. Cette oeuvre fonctionne en diptyque avec Poisson sans queue ni tête (épreuve). Noël Dolla retravaille les épreuves et contre-épreuves de gravures à la matrice de plomb. À l'origine, ce travail a été effectué pour le livre d'art L'Outil parfait, poisson sans queue ni tête oiseau sans queue ni tête texte sans queue ni tête. La reproduction de ces gravures accompagnait son texte Sua suraya de 1994.

Description: Gravure sur Plomb ; contre épreuve sur velin d'arches ; 56 x 76 cm
Date d'entrée dans la collection: 2004
Droits à l'image: © ADAGP, Paris

Note sur l'artiste

Depuis ses débuts, Noël Dolla se sert de l'art comme champ d'expérimentation. Après avoir été exclu en 1966 de l'Ecole des Arts Décoratifs de Nice, il devient peintre en bâtiment. C'est à cette période qu'il découvre la tarlatane, servant à masquer les fissures de plafonds, qui prend une place importante dans son oeuvre par la suite. Avec son premier Etendoir, exposé en décembre 1967, il pose déjà les questions chères au groupe Supports-Surfaces, qu'il rejoint quelques temps après. Dans une volonté de faire table rase de la peinture, Noël Dolla réduit cette dernière à son expression minimum : le point. Il multiplie ce dernier, de manière aléatoire, parfois par évidement, sur différentes surfaces, souvent issues du quotidien : torchons, draps, serpillières, etc. Il crée ainsi un véritable dialogue entre, d'une part, la peinture abstraite dans toute sa radicalité, et d'autre part, une prise en compte du quotidien. Après avoir déconstruit la peinture, il s'évertue à partir de 1973 à la reconstruire, en réintroduisant dans son oeuvre la couleur, puis par petites touches la figuration. De nombreux motifs viennent rythmer sa carrière : le point, la croix, la fumée, l'hameçon qu'il reproduit et retravaille jusqu'à l'écoeurement. Noël Dolla procède de la sorte à une mise à distance des affects et de la mémoire familiale, par la mise à distance des savoirs techniques.

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